Pensée complexe et modélisation systémique pour comprendre un monde incertain
2 juin 2025 de 9h00 à 17h00
Sciences Po Lyon
Site Blandan - Public Factory
10 ruelle du Grand Casernement
69007 Lyon
La Public Factory de Sciences Po (Lyon)[1] organise Les dialogues de la complexité, en partenariat avec le Conservatoire National des Arts et Métiers (Paris)[2], l’Université de Montréal[3], l’Université du Québec à Rimouski[4]et le Réseau Intelligence de la Complexité. Il s’agit de mobiliser la pensée complexe d’Edgar Morin et la modélisation systémique de Jean-Louis Le Moigne pour comprendre un monde de plus en plus volatil et incertain.
L’incertitude se manifeste dans un environnement qui n’est pas sous contrôle, un environnement « complexe » (du fait de son caractère systémique), pour reprendre le concept largement exploré par Edgar Morin[5]. La complexité du système n’est pas réductible à la somme de ses parties.
La modélisation systémique développée par Jean-Louis Le Moigne a pour objet de rendre intelligible une situation complexe[6], complexe car elle procède d’un fonctionnement systémique fait de processus, d’interactions, de rétroactions, d’amplifications, etc. Modéliser permet de donner une représentation simplifiée de la réalité, une représentation qui se concentre sur des éléments considérés comme saillants afin de raisonner en vue d’agir.
Les modèles sont ainsi des « constructions symboliques à l’aide desquelles nous pouvons raisonner des projets d’action au sein d’un système complexe, en anticipant, par délibération, leurs conséquences »[7]. La modélisation systémique est un véritable outil d’aide à la décision, cohérent avec une pensée complexe qui vise, par définition, une solution « satisfaisante »[8] au problème posé dans un contexte donné (à l’opposé d’une logique d’optimisation qui vise à l’absolu, c’est-à-dire la meilleure solution possible, quel que soit le contexte).
Dans la lignée des travaux de Jean-Louis Le Moigne et d’Edgar Morin, l’ambition de ces Dialogues n’est pas seulement de contribuer à la compréhension des phénomènes complexes qui font notre monde. Il s’agit aussi de s’inscrire dans l’action afin de résoudre (souvent partiellement) les problèmes complexes, non linéaires, de nature systémique[9], auxquels nous sommes confrontés. Ceux-ci peuvent se présenter tant à l’échelle de la société (politiques publiques) qu’à celle des organisations publiques ou privées.
Ce premier Dialogue a vocation à rassembler les enseignants-chercheurs de toutes disciplines (sciences humaines et sociales, sciences de l’ingénieur, sciences infirmières, santé publique, etc.) qui mobilisent la pensée complexe ou la modélisation systémique dans leurs travaux.
[1] En lien avec le laboratoire Magellan (iaelyon School of Management, Université Jean Moulin Lyon 3).
[2] Et plus particulièrement la chaire de Gestion des services de santé.
[3] Et plus particulièrement la faculté des Sciences Infirmières.
[4] Et plus particulièrement le programme de Gestion des Personnes en Milieu de Travail.
[5] Le concept de pensée complexe est particulièrement développé par Edgar Morin dans les six tomes de la Méthode, parus entre 1977 et 2004. La Méthode se conçoit comme un questionnement constant, philosophique et épistémologique. Il s’agit de dépasser des explications unidimensionnelles des phénomènes par une pensée systémique.
[6] Le Moigne J.-L. (1999), La modélisation des systèmes complexes, Paris, France, Dunod, p.10.
[7] Le Moigne J.-L. (1999), La modélisation des systèmes complexes, Paris, France, Dunod, p.4.
[8] Simon H.A. (1996), The sciences of the artificial, MIT Press, Cambridge, Mass., Etats-Unis, p.119.
[9] Les fameux wicked problems : Rittel H.W.J. & Webber M.M. (1973), “Dilemmas in a general theory of planning”, Policy Sciences, Springer, vol. 4, n°2, pp. 155–169.
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